Largement médiatisée par la propagande gaulliste et alliée, la Libération de la Corse intervenant le 4 octobre 1943 est un événement qui dépasse largement les frontières de l’île. Dès la fin de l’année 1943, elle nourrit le débat entre les communistes et de Gaulle portant sur la conception, les modalités et les objectifs d’une stratégie insurrectionnelle nationale. En fait, les deux camps se servent de l’exemple corse pour démontrer la validité de leur théorie quant à la Libération de l’ensemble du territoire. Lors de son court séjour à Ajaccio, quelques jours à peine après la Libération du département, de Gaulle salue l’initiative du Front national, mais pour mieux en faire un exemple de la collaboration entre la Résistance et les troupes d’Afrique, et ce sans même prononcer le mot « insurrection » dans son discours. Le Conseil national de la Résistance reprend cette interprétation en soulignant ce « précédent riche de promesses », annonce « l’efficacité de l’insurrection nationale » concomitante à un débarquement allié. Dès octobre 1943, réfutant cette thèse « attentiste », le Parti communiste et le Front national voient dans le modèle corse un argument de poids dans la défense d’une insurrection nationale portée par la population, sous la direction de ses militants.
Quoi qu’il en soit, la libération de l’île est surtout une fierté pour toute la Résistance française encore sous le joug de l’occupant allemand.
Sylvain GREGORI
Vive la Corse libre !
Parti socialiste clandestin
Fin 1943
Imprimé
13,5 x 10,4 cm
Dépôt de l’association Sintinelle
Fonds Biaggi & Gregori