Le 22 août 1939, une décision ministérielle ordonne au général Mollard, gouverneur militaire de la Corse, de décréter l’état de siège dans l’île. Le 3 septembre suivant, à 17 heures, face au refus d’Hitler de retirer ses troupes du territoire polonais, la France déclare la guerre à l’Allemagne. La mobilisation est immédiatement déclarée. Dans l’île, comme partout ailleurs, sont placardées les célèbres affiches annonçant la nouvelle à la population tandis que la radio diffuse des communiqués. La presse écrite n’en informe le public que le lendemain.
La déclaration de guerre et la mobilisation replongent les Corses dans la stupeur et le sinistre souvenir du premier conflit mondial. On craint l’isolement de l’île et surtout le départ des hommes pour un front lointain duquel certains ne reviendront pas. Et tous les regards se tournent vers l’Italie fasciste qui, contre toute attente, reste alors dans une neutralité attentiste.
Quelques rares manifestations germanophobes sont à déplorer comme à Bastia où dans la nuit du 5 au 6 septembre 1939, la vitrine d’un magasin appartenant à un commerçant allemand est brisée par des jets de pierres. Début octobre, le préfet Petitjean prononce l’internement de treize ressortissants allemands dans un camp improvisé à Zicavo.
Désormais, la Corse est « en guerre » et partagera le destin de l’Europe…
Sylvain GREGORI
Ordre de mobilisation générale
Imprimerie nationale, Paris
2 septembre 1939
Imprimé
91,5 x 72 cm
Dépôt de l’association Sintinelle
Fonds Biaggi & Gregori