Durant la Seconde Guerre mondiale, la Corse connaît des problèmes considérables dans le domaine des transports et des communications internes et externes. L’île va être progressivement coupée de ses relations maritimes avec la France continentale et l’Afrique du Nord. Dès 1939, le nombre de navires civils assurant les rotations est considérablement réduit ainsi que leurs capacités en termes de fret et de passagers.
L’occupation de l’Afrique du Nord par les Alliés en novembre 1942 ne permet plus de maintenir des liens avec le Maghreb jusqu’à la Libération de la Corse. Du printemps 1943 à la fin de l’été 1944, l’île n’a plus aucune relation avec la France et se retrouve donc complètement isolée.
En Corse-même, les transports intérieurs sont gravement affectés. Comme dans toute l’Europe, la pénurie de carburant réduit considérablement les échanges malgré l’utilisation du gazogène. La bicyclette – comme cet exemplaire utilisé par un habitant du Fiumorbu – devient un mode de déplacement privilégié… pour ceux qui en ont les moyens. Les transports en commun voient leur capacité on ne peut plus réduite : de 8 à 10 services d’autobus quotidiens, on passe à un seul service hebdomadaire. Par manque de charbon, le chemin de fer départemental ne compte plus qu’un seul train par jour. Un rapport d’avril 1943 décrit cette situation insulaire en ces termes :
« La circulation privée est extrêmement réduite. On en revient au transport par mulets traînant d’invraisemblables charges sur d’antiques carrioles. Le pittoresque y gagne, mais le trafic est pratiquement réduit à peu de choses en des temps ou les besoins (surtout du point de vue du ravitaillement) se font particulièrement pressants. Aujourd’hui même, ce mode primitif du transport est également compromis. En effet, les Italiens procèdent actuellement à des réquisitions massives de tous les animaux de traits ou de bât. »
Cette situation va alimenter le mécontentement de la population corse au profit de la Résistance locale.
Sylvain GREGORI
Bicyclette
Favor, Clermont-Ferrand
Vers 1940
Métal, cuir, caoutchouc
96 x 170 x 53 cm
Dépôt de l’association Sintinelle
Fonds Biaggi & Gregori
