Paul Nicolaï est né le 9 septembre 1902 à Lévie dans une famille modeste de paysans. Avec son certificat d’études en poche, il s’engage dans l’armée. A 20 ans, il est incorporé au 11e bataillon de chasseurs alpins, puis dans un régiment de tirailleurs tunisiens à Tunis où il fait un bref séjour avant de revenir en Corse, à Bonifacio.
Il est en poste à Bastia, au 173e régiment d’infanterie alpine quand la guerre est déclarée. Il est l’homme de confiance du général Mollard, gouverneur militaire de la Corse entré en Résistance, qui le charge début juillet 1942 de constituer clandestinement autour de lui une unité en cas de débarquement italien.
Dès novembre 1942, le général Mollard le charge d’une mission qui s’inscrit dorénavant dans le cadre des FFL (Mission « Andlauer », puis mission « Scamaroni ») avant d’intégrer le Front National qui le charge de diriger le Comité cantonal de Levie. Avec son épouse Françoise, ils font partie des équipes de patriotes chargés de récupérer, cacher et distribuer les armes livrées clandestinement par parachutage.
A l’annonce de la capitulation italienne, les patriotes reçoivent l’ordre du Front National d’attaquer les Allemands où qu’ils se trouvent. Le 10 septembre, venant de Quenza où ils avaient leur Q.G., les Allemands se présentent en convoi à Levie. Ils subissent les attaques des patriotes commandés par le colonel De Peretti. Paul Nicolaï, son adjoint, est blessé par un éclat de grenade à la cuisse et à la main. Il perd deux doigts et doit sa survie à Joseph Delanfranchi, un jeune résistant de 16 ans.
Le 14 septembre, à la demande du Général Mollard, Paul Nicolaï rejoint Ajaccio pour faire la liaison avec les premières troupes venues d’Alger. Il est soigné à l’hôpital militaire de la ville d’une infection généralisée consécutives de ses blessures.
Après la guerre, en août 1946, il part en Allemagne à Acherm suivre une école d’officier. En mars 1949, il est affecté en Indochine. Il y restera jusqu’en septembre 1951. Puis il rentre en Allemagne avant de repartir en Algérie de 1956 à 1958. Il achève sa carrière militaire en Allemagne avec le grade de chef de bataillon. Il décède à Ajaccio le 24 décembre 1991.
Ariane GIUDICELLI