César Auguste Napoléon Jérôme Campinchi est né le 4 mai 1882 à Calcatoghju. Il fait des études de droit à Paris, période durant laquelle il est président de l’Association générale des étudiants de la capitale. Il devient avocat au barreau de Paris en 1907 et est secrétaire de la Conférence du stage, conférencier et rédacteur de chroniques judiciaires.
Au déclenchement de la première guerre mondiale, César Campinchi s’engage comme volontaire, participe notamment à la bataille de Verdun et est décoré de la médaille militaire, de la croix de guerre ainsi que de la Légion d’honneur. Après le conflit, il reprend sa carrière au barreau et devient membre du Conseil de l’ordre des avocats jusqu’à la fin des années 1920. Il épouse en 1927 la fille d’Adolphe Landry – leader de la gauche radicale corse –, Hélène, elle-même avocate à la cour d’appel de Paris.
Membre du parti radical-socialiste, il exerce le mandat de député de la Corse à deux reprises, de 1932 à 1940. Il préside le groupe parlementaire radical-socialiste de 1936 à 1937. Ministre de la Marine en 1937 dans le cabinet Chautemps, il lutte pour obtenir l’augmentation des crédits destinés à la flotte de guerre. Il est ensuite ministre de la Justice en janvier 1938, puis revient en mars 1938 au ministère de la Marine militaire dans le cabinet Blum. Face à la montée des tensions diplomatiques en Europe, il obtient d’accroitre la flotte de guerre et de faire aménager les bases militaires d'Asprettu et de Mers-el-Kébir.
Toujours au même poste dans le gouvernement Reynaud, il s’oppose au projet d’armistice et s’embarque à Bordeaux sur le Massilia, avec d’autres hommes politiques, le 20 juin 1940 avec l’espoir de constituer un gouvernement et de poursuivre le combat contre l’Axe depuis l’Algérie. L’entreprise est un échec, Campinchi est déchu de son mandat et astreint à résidence par Vichy. Il décède peu après à Marseille des suites d’une opération médicale le 22 février 1941. La mémoire de ce résistant de la première heure est célébrée par une plaque commémorative dans la cour Estienne d’Orves du ministère des Armées, la Ville de Bastia a baptisé une de ses rues de son nom et la Ville d'Ajaccio une de ses places.
Ariane GIUDICELLI